Bien avant la pandémie du covid-19, l’accès aux services sociaux de base au Mali reste très limité, la crise de 2012 a également fortement impacter négativement l’accès des populations au service comme l’eau, la santé, l’alimentation, l’éducation etc.
L’Etat complétement dépassé par la situation à cause de la faiblesse des ressources financières et l’absence de ses représentations dans certaines parties du territoire, les services sociaux sont essentiellement assurés par des acteurs non étatiques (ONG et agences des nations unies). Avec la déclaration de la pandémie par l’OMS plusieurs ONGs ont pris des mesures particulières voire la suspension temporaire de certaines activités pour la protection du personnel. Les conséquences sur les acteurs humanitaires ont un impact direct sur les populations qui dépendaient déjà de l’aide humanitaire. Les personnels qui sont à l’étranger sont bloqués, les rencontres de coordinations sont annulées ou faite par vidéoconférences, les assistances sont arrêtées et les équipes de projets suivent des mesures et restrictions rigoureuses l’interdisant de mener des activités sur le terrain. On tente d’adapter les projets et programmes au nouveau contexte et réorienter l’assistance vers la réponse au covid-19.
A Bamako, tout comme dans les capitales régionales les populations vivent des petites économies journalières qu’elles arrivent à se procurer au niveau des marchés. Pour l’instant les mesures édictées par le Gouvernement ne concernent pas la fermeture des marchés et le confinement total des populations. Cependant, celles-ci risquent de ne pas tarder si le rythme de la propagation de la maladie n’est amélioré voire arrêté. Le nombre total des cas au Mali à la date du 28 mars 2020 est 18 dont 14 importés et 4 contaminations locales et un décès. Plus de 350 personnes en contact avec les cas ont été mis en quarantaine. Alors que des pays développé comme la France ont enregistrés plus de 200 contaminations locales par jour.
En attendant de pouvoir trouver un vaccin contre cette pandémie et la reprise des activités des ONGs, des mesures innovantes et audacieuses doivent être développées pour continuer l’assistance aux personnes vulnérables dans le domaine de l’accès à l’eau potable, à la nourriture, à la santé et à l’éducation des enfants, aussi bien en milieu urbain que rural.
Nous voulons à travers les VA de toutes les régions et le District de Bamako, procéder à l’initiative « Gno gon deme » qui signifie en français « Entre-aide ». A travers cette initiative nous voulons que chaque ménage puisse respecter les mesures barrières y compris le confinement total s’il y a lieu tout en ayant accès aux services de base dont il a besoin pour vivre en attendant le retour à la normale.
Pour ce faire, nous allons mettre en place 5 numéros de téléphones par région que les populations peuvent appeler pour exprimer leurs besoins d’assistance familiale réalisée par les VA qui travaillent directement avec les fournisseurs pour leur procurer les services nécessaires (Provisions alimentaires, appui psychologique, consultation médicale, approvisionnement en médicaments etc.)
Nous allons travailler à fédérer les autres partenaires agences des UN comme UNICEF, PAM, UNFPA et d’autres partenaire comme l’USAID pour la distribution gratuite des vivres alimentaires, des produits de traitement de l’eau, sels de réhydratation orale, micronutriments, moustiquaires, kits dignité etc.).
L’économie du Mali est fortement dépendante du secteur primaire : l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière occupant 68.0% de la population active[1]. Ce secteur est lui-même tributaire de facteurs exogènes, principalement d’ordre climatique tels que les sécheresses récurrentes, les inondations et de la précarité des capacités techniques et économiques des producteurs. C’est pourquoi l’aide humanitaire doit continuer au risque de créer une situation d’insécurité alimentaire de type modérée qui finira par toucher chroniquement la plupart des ménages. Les ONGs ne peuvent pas être sur place mais les populations sont elles-mêmes sur place à travers les VA.
Selon les statistiques de personnes décédées, il semble particulièrement létal pour les populations âgées et les personnes présentant déjà des maladies chroniques comme le diabète, la tension etc. Nous souhaiterons jouer un rôle prépondérant dans l’accès des femmes et des filles aux services et produits de première nécessité en santé sexuelle et procréative. Celles-ci peuvent se voir couper de ces services pendant cette période ou la priorité est donnée aux personnes avec des symptômes du covid-19. La limitation des
mouvements et l’indisponibilité, la mobilisation et le redéploiement des personnels de santé risquent d’impacter négativement les soins et suivis prénatales en faveurs des femmes enceintes et les filles victimes de viols. Les VA de niveau 1 apporteront un appui médical spécialisé à domicile et procèderont aux référencements dans les cas compliqués nécessitant une intervention spécialisée.
Résultats | Activités |
Objectif spécifique 1: Poursuite de l’assistance et l’accès aux services sociaux de base aux populations locales | |
A3/Résultat 1 : les populations locales bénéficient des services d’assistance adaptés à leurs besoins et au contexte du covid-19 | A3/A1.1 Lancement de la campagne « Gno gon démè » sur les réseaux sociaux, télévisions et radios locales ; A3/A1.2 : Acquisition de matériels roulant pour assurer les services d’assistance aux ménages ; A3/A1.3 : Réalisation des services d’assistance des ménages ; A3/A1.4 : Distributions de vivres, produits de traitement de l’eau, moustiquaires et kits dignité aux ménages vulnérables ; A3/A1.5 : Fournitures des services et produits de première nécessité en santé sexuelle et procréative aux femmes et filles ; A3/A1.6 : Réalisation de consultation médicale à domicile pour les femmes et les filles |